Mandement de Mgr Briand aux Montagnais (texte en montagnais et en français)

Document imprimé 2 pages. Au début de la colonie le gouvernement voulait encourager les mariages mixtes entre les Français et les Amérindiens. Cette idée est vite...
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[1] JEAN OLIVIER BRIAND, par la Miséricorde de

      Dieu, et Grace du Saint Siège, Évêque de Québec, 

      Suffragant immédiat du Siège Apostolique, Chanoine 

      honoraire de l’Eglise Metropolitaine de Tours, Etc. A

[5]  nos enfans les Montagnais de Tadouffak, des 

      Ilets de Jérémie, de Saint Nicolas, des Sept Iles, de Shekou-

      timi, des Lacs Saints Jean, et Shomonhouan, de Port-

      Neuf, et à toute la Nation quelque part qu’elle habite, 

      Salut et Bénédiction en   N.S. J.C.

[10] Autant que nous avons été flattés d’apprendre que plusieurs d’entre vous s’appli-

      quant à lire, apprendre la doctrine Chrétienne, se l’enseignent mutuellement;  et 

      suppléent par là à l’absence du Missionnaire qui ne peut vous visiter que successivement : 

      autant avons-nous eu de douleur de savoir que d’autres négligent de s’instruire, et de 

      vivre conformément à ce qu’enseigne la Religion. L’ivrognerie, et l’impureté qui regnent dans 

[15] le cœur de quelques autres, nous fait craindre pour leur Salut, et veuille le Ciel qu’elle n’at-

      tirent pas la colère de Dieu fur le reste de la Nation. Il serait à souhaiter, que les Européans, ou

      Canadiéns qui vous fréquentent, ne vous donassent que de bons exemples, et que vous les sui-

      vissiez. Mais si quelques uns vous scandalisent, ils sont coupables d’un grand péché, et s’ils ne 

      se convertissent ils doivent s’attendre à un terrible jugement, et à une grande punition. 

[20] Inutilement vous flattez-vous d’être par le Baptême enfants de Dieu, si par l’ivrognerie, l’im-

      pureté, et les autres péché qu’elles occasionnent, vous vous rendez les esclaves du Démon.

      Inutilement pensez-vous être sages, si vous suivez les mauvais exemples que vous pouvez avoir

      sous les yeux. Tout péché déplaît sans doute à Dieu, mais ces deux-ci endurcissent, et aveuglent

      tellement le cœur de l’homme, que se convertissant rarement, il n’en obtiént que difficilement 

[25] le pardon de Dieu, tout prêt qu’il est à recevoir le pécheur vraiment pénitent.

      Que nos chers fils les Montagnais sachent que par le désir que nous avons de leur Salut, rién

      ne nous attriste tant, que d’en voir s’écarter du chemin du Ciel, et par leurs mauvais  exemples,

      éloigner les Catéchuménes de notre Sainte Religion. Que nos chères filles les Montagnaises

      apprénnent que les excès où quelques unes se laissent aller, dans l’espérance d’épouser leurs com-

[30] plices, n’attireront jamais les bénédictions de Dieu sur leurs mariages : et que les François se

      souviénnent de la résèrve mise depuis long tems sur le crime de ceux qui enivrent les Sauvages,

      ou qui péchent contre la pureté avec les Sauvagesses; et de la défense que, conformément aux inten-

      tions de Monsieur le Gouverneur, nous renouvellons aux Missionnaires de faire de semblables 

      mariages. Nous leur enjoignons de plus, d’emploier tout leur foin, et tout leur zèle tant en 

[35] secret dans le Saint Tribunal, et en particulier dans les avis, ou les entretiens, qu’en public 

      dans les instructions, pour arrêter un désordre seul capable de perdre un grand nombre d’ames. 

      Nous exhortons tous les François, et en particulier, ceux qui sont chargés de l’administration 

      des Postes de donner plus que jamais de bon avis dans les occasions, et de bons exemples à la 

      Nation, et d’adoucir par là les travaux des Missionnaires.

[40] Veuille le Seigneur vous accorder à tous la Bénédiction que nous vous donnons de sa part, 

      qu’il lui plaise éclairer l’esprit, et toucher le cœur des Catéchuménes, pour qu’après qu’ils seront 

      bién instruits, et bién convertis, ils puissent  être régénérés dans les eaux sacrées du Baptême, et

      en conserver la grace toute leur vie. Tels sont nos sentiments, et les vœux de nos cœur. Afin 

      que tous sachent nos intentions, nous ordonnons que les présent Mandement sera traduit en langue

[45] Montagnaise, lû, publié, et affiché dans toutes les Eglises de la Mission, à la diligence du Mis-

      sionnaire, à qui nous permettons de faire imprimer, voulant qu’il en renouvelle la lecture toutes

      les fois qu’il le jugera nécessaire.

      Donné à Québec, sous notre Seign, le Seau de nos Armes, et le contre-seign de notre Secrétaire,

       le Treizième jour de Mai, Mille Sept Cens Soixante neuf.

[50] J.O. Evêque de Québec. 

      Par Monseigneur,

      Hubert, Prêtre Secrétaire

      A QUÉBEC : de l’Imprimerie de Brown, & GILMORE, 1769

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